Festivals de Cinéma

BFSC à Cannes : troisième // Episode 8

Posted by Barbara GOVAERTS

Voilà qu’à l’heure où je vous écris, l’on pense déjà à la fin du festival. Les bons moments passent toujours trop vite.

Mais point de nostalgie ici, cela ne me ressemble pas du tout, je poursuis mon aventure au jour le jour et sais que de belles découvertes m’attendent encore « just around the corner ». Le vent souffle en ce mercredi sur la croisette comme pour nous rappeler l’urgence de voir des films, de ne pas s’endormir, d’aller de l’avant et de carburer ! Et que j’aime cela ! Il est clair que vivre un festival tel que Cannes (où TOUT s’offre à nous) est un véritable « déchargeur de batterie », comprenez qu’on est claqué mais que le bonheur est grand ! Personnellement, on me dit que je m’en lasserai mais une vie faite de soleil, de films et de fêtes : je dis oui !

Alors on voit quoi à Cannes ?

Marguerite et Julien de Valérie Donzelli, en compétition officielle

  • Ce film que je qualifie personnellement de « romance désuète et rock » nous raconte l’histoire vraie de Marguerite et Julien de Ravalet, frères et sœurs incestueux dans la France du 17ème siècle. Si vous me suivez, vous savez que les films d’époque et en costume : très peu pour moi. Vous savez aussi que j’avais, comme bon nombre d’entre nous, été très touchée par La guerre est déclarée, second film de Valérie Donzelli et beaucoup plus refroidie par son film dont j’ai omis le titre starring Valérie Lemercier. Bref pour ainsi dire, je l’attendais au tournant notre Valérie D.
  • Et bien je dois dire que, contrairement à la presse (en majorité) j’ai aimé ce conte adapté d’un scénario qui avait, à l’époque, été écrit pour François Truffaut. Il y a donc derrière cette histoire toute un projet qui a muri des années durant.
  • Anais Demoustier et Jérémie Elkaim sont les deux « héros » de cette histoire assez sanguinaire.
  • Oui forcément, vous vous en doutez, l’inceste au 17ème dans une famille de la bourgeoisie de province ça fait désordre. L’inceste fait désordre tout court mais encore plus à une époque où les mœurs de chacun étaient décortiqués et zieutés de près.
  • Ce que j’ai par dessus tout dans ce film c’est qu’il nous donne à voir une histoire d’amour la plus pure qui soit en ce sens où elle est vécue de façon tout à fait sincère et émouvante. Le film va même jusqu’à questionner le bien fondé de toute punition par la loi. Comment et pourquoi devrions nous condamner l’amour ? Le film laisse libre chaque spectateur de réfléchir à la question.
  • Pour ce qui est de la forme, je l’ai trouvée très réussie. La mise en scène est intéressante, les couleurs et les plans sont jolis.
  • Les allusions à l’univers du conte sont nombreuses (le petit chaperon rouge qui enfile ses pantoufles rouges pour aller retrouver son amoureux de frère…)
  • Mais surtout : le tout forme une œuvre un peu rock. Docile et très bien élevée en apparence – rien ne dépasse – mais rock en sous couche. Et j’ai aimé !

 

Une histoire de fous de Robert Guédiguian, présenté en séance spéciale

  • Ah Guédiguian ! Que j’aime son cinéma engagé, son cinéma si ce n’est social, véritablement ancré dans la vie de ceux qu’on appelle les « petites gens ». II parvient à montrer l’âme des gens et il me touche systématiquement.
  • Il veut, au travers de ce film, rendre hommage au peuple arménien victime d’un génocide perpétré par la Turquie qui ne reconnaît pas à l’heure actuelle ses actes.
  • Le réal a réuni une troupe comme pour chaque film mais cette fois seule Ariane Ascaride fait partie du haut de l’affiche (son ami JP Darrousin était dans la salle pour accueillir le film de son acolyte)
  • Le film qui débute par une partie historique pour avancer ensuite dans le Marseille (toujours !) des années 70 et enfin se terminer au cœur des années 80
  • Ce film est donc un cri du cœur du réal pour ses, nos frères arméniens et plus largement, un cri du cœur pour que cessent les conflits armés du monde entier. Enfin ce n’est pas si simple, le besoin de lutter et de faire entendre et reconnaître ses droits est bel et bien présent mais il nous offre une belle réflexion sur la lutte armée. Ne faudrait-il pas que cela s’arrête un jour pour le bien de tous ?
  • Sans être utopique, ce film est un film utile, plein de beauté et d’humanité : cette valeur vilipendée et aujourd’hui parfois considérée comme désuète mais pourtant à la base de toute entente.
  • Enfin, la dédicace finale du film est sublime. Je ne vous en dis pas plus si ce n’est que c’est un hymne d’amour, de paix et très clairement une main tendue.

 

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