AMHA (A Mon Humble Avis), Festivals de Cinéma

Été 85

Posted by Barbara GOVAERTS

Sous ses airs de bluette estivale, Eté 85, le nouvel opus de François Ozon est bien plus qu’un léger « teen movie ». Il est tout à la fois un grand film d’initiation, d’émancipation et d’amour.

Tour à tour conte au sein duquel se dresse un prince charmant / preux chevalier (il faut voir la scène de sauvetage du début du film : un pur régal de mise en scène !) puis récit initiatique… le film prend des dédales toujours bien calibrés et mesurés pour dire l’histoire d’amour et d’amitié qui unit Alexis / Alex et David, deux jeunes hommes post adolescents alors réunis dans leur environnement maritime du Tréport, à l’été 85 donc.

C’est déjà l’aspect lumineux de leur rencontre puis de leur histoire qui nous marque et nous attrape le coeur. Une attirance réelle (d’ailleurs très forte, qui imprègne la pellicule). C’est ensuite toute l’acuité avec laquelle le réal détricote ces sentiments, cette relation qui nous passionne.

Très clairement Ozon parvient à bousculer son film somme toute semblable de prime abord à une idylle d’été, en un puissant récit de vie. Cette première grande histoire qui nous transcende, nous construit, nous détruit aussi mais pose la pierre d’une vie encore en transition et en constitution. L’apanage de l’adolescence à son paroxysme.

On retrouve par ailleurs les grands thèmes favoris de Ozon déjà vus dans ses films précédents comme l’expression de ce qui ne peut être dit oralement alors porté à l’écrit. L’importance des bons mots, l’importance de parvenir à se dévoiler avec délicatesse et sans faux semblant.

Le tout est déjà très cinématographique mais porté en plus par une bande son très 80’s (forcément) qui finit de nous faire tourbillonner.

… Justement, lors de ce qui est pour moi la plus belle scène du film, celle durant laquelle Alex danse à en perdre l’équilibre et l’esprit. Cette danse et toute la puissance qu’elle contient et charrie, pour extérioriser ses peines, ses démons et exorciser le manque de l’Autre, de son absence.

La danse comme puissance libératrice. La transcendance de l’amour, qui frappe à tout âge.

Et alors, la vie peut se poursuivre et avec elle, son lot de découvertes, de rencontres, de tourbillons.

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