AMHA (A Mon Humble Avis), Festivals de Cinéma

Drunk

Posted by Barbara GOVAERTS

S’il fallait un film pour illustrer et donner des clés de lecture sur la période que l’on vit, s’il n’en fallait qu’un, alors je choisirais Drunk. Le nouvel opus de Thomas Vinterberg, actuellement en salles.

Sélectionné par le Festival de Cannes 2020, Drunk raconte l’histoire de quatre professeurs qui tentent d’améliorer leurs vies avec… de l’alcool. Beaucoup d’alcool

Tous les 4 au bout du rouleau, lessivés par leur vie de famille routinière et leur boulot qui ne les passionne plus, ils décident de prendre au pied de la lettre une nouvelle étude, théorie qui voudrait que l’homme naisse avec un déficit d’alcool dans le sang et que le fait de vivre, constamment, avec 0,5l d’alcool dans le sang aiderait à lutter contre la dépression. CQFD.

Ce film est une incantation à faire fi des injonctions de notre société qui veut que nous fassions du sport, que nous mangions sainement, vegan et bio, des graines… que nous travaillions dur (pour relancer l’économie bien sûr) et qui laisse de côté, loin très loin, les loisirs presque en les transformant en quelque chose de suranné (aller au théâtre ou au cinéma après le travail : quelle idée ? Pas d’une très grande utilité… mention au couvre feu).

Drunk dit l’urgence de vivre, certes peut-être de façon foutraque, mais librement. Il dit hautement et distinctement les dangers d’une société qui base tout sur l’hygiénisme.

Etonnament, car j’apprécie au cinéma que les sujets soient traités avec délicatesse, j’aime que le réalisateur traite son sujet sans faire dans la dentelle. Le propos est abrupte, la réal l’est tout autant et pourtant je trouve qu’une vraie délicatesse émerge de certains plans. En voilà un film qui a une âme.

Qu’il est bon de jubiler face à l’amoralité de ce film en ces temps d’autoritarisme sanitaire.

Alors oui, je le dis haut et fort à l’unisson avec la réalisateur dont les propos résonnent tant en moi : osons sortir des sentiers battus, osons fouiller dans nos extrêmes, osons les excès, ils risqueraient de nous libérer.

La théorie du bonheur !

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