AMHA (A Mon Humble Avis)

Un monde qui nous échappe

Posted by adminBarbara

Voilà donc que je rattrape, peu à peu, mon retard cinématographique. Je viens tout juste de voir The Grand Budapest Hotel, dernier né de Wes Anderson sorti il y a plus d’un mois maintenant. J’ai également vu, hier soir Non stop, mais cela vaut-il la peine que je m’arrête ici pour vous en parler ? Pas vraiment à mon sens, je ne ferai que dire qu’il s’agissait là d’un léger écart volontaire de ma part : vendredi soir / fin de semaine / envie d’un film distrayant, divertissant…

Grand Budapest Hotel donc… Derrière toute cette nostalgie, ce vintage et ce côté fantasque, Wes Anderson revient une fois de plus pour nous suprendre. Moi en tout cas, même si je le connais assez désormais, que je maîtrise les codes de son cinéma, il parvient toujours à me surprendre. Sa touche est palpable, parfaitement maîtrisée.

Tout est net, propre, beau, finalisé au milimètre près. Visuellement, les films de WA frisent la perfection.

Du point de vue de la narration également. J’aime qu’il inclue à ses fresques un propos qu’il défend de A à Z…

Sans lourdeur aucune, avec une dimension quelque peu vieux jeu mais tellement moderne (le paradoxe de WA), il est clair que The Grand Budapest Hotel est à l’image de notre société d’hier (l’histoire se passe dans l’entre deux guerres) et de celle d’aujourd’hui. Oui l’écho est fort et bien présent.

La montée du fascisme, des extrêmes, le non respect de l’autre sont des thèmes forts dans cet opus. Ils sont en fait, les thèmes centraux du film.

Alors oui, forcément, l’on se dit que Wes Anderson, sans conformisme ni sentimentalisme exacerbé, nous montre la réalité d’un monde qui nous échappe peu à peu. La réalité d’un monde qui se détruit, qui court à sa perte. Et il filme cela incroyablement bien.

Derrière toute cette candeur se cache donc un réel danger, lancinant et ravageur.

Le propos est fort et sous la forme d’un avertissement. Voilà pour le fond.

Pour ce qui est de la forme, j’y reviens et redis donc la quasi perfection des images, de la mise en scène, des couleurs, de cette pléiade de personnages (Jude Law, quel plaisir !!) tous plus justes les uns que les autres et incarnant, chacun, une pièce de cette mini communauté sociale.

Douceur, candeur, rire mais attention donc, car danger il y a également.

C’est tout cela qui s’entremêle dans l’imaginaire de Wes Anderson. C’est tout cela qu’il couche sur pellicule comme pour mieux nous placer au centre de son sujet. Soyons vigilant, à l’écoute… à l’image de ce cher Zéro, toujours réchappé des difficultés grâce à son sérieux, sa réflexion, sa sympathie et sa droiture.

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