AMHA (A Mon Humble Avis), Festivals de Cinéma

Moneyboys

Posted by Barbara GOVAERTS

« Il faut l’avoir quitté pour pouvoir apprécier cet endroit »

C’est bien cette phrase qui me restera du film. Elle dit tout.

Tout de ce sentiment de mal être lorsque l’on a le sentiment d’être « mal né » ou d’être « né au mauvais endroit ». Les mots sont durs mais ce sont bel et bien ceux qui traduisent le ressenti du personnage principal de ce film d’une subtilité grandiloquente.

Il se prostitue pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa mère, qu’on ne verra jamais mais dont il parle au début du film.

Il est en couple avec un homme qui occupe la même activité professionnelle que lui et l’on sent l’amour qui les unit. Un amour tout à la fois protecteur, sain, doux et bienfaiteur.

Comme souvent dans le cinéma chinois (c’est vrai pour tous les pays connaissant une repression), le film a un sous texte fort qui donne à voir, à sentir, à percevoir les réalité d’un pays sous tension. La peur qui cheville au corps le personnage de ce jeune homme est palpable, et nous emporte avec elle dans les méandres de ses « aventures ». On est sur le qui vive avec à chaque instant et la densité, la puissance du film n’en est que plus grande. Il est d’ailleurs comme détaché des douleurs et des joies. C’est cet état d’entre d’eux que montre le film, de bout en bout.

Et puis le film prend des allures de thriller par moment, puis retombe dans la douceur de moments partagés à deux, pour dire que la vie ne vaut d’être vécue que si l’on a, à ses côtés, une épaule sur laquelle se reposer.

De la force de l’altérité dans ce monde de brutes.

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