AMHA (A Mon Humble Avis)

JH donne cœur

Posted by Barbara GOVAERTS

Tout commence avec cette vague, haute, puissante. Cette vague qui vous enveloppe et vous enroule pour enfin vous submerger.

Cette métaphore offre d’ailleurs une possibilité de mise en scène dont se saisit la réalisatrice. Le film s’ouvre ainsi sur un presque coup de maître, à mi chemin entre douceur et irrépressible cauchemar.

Il est ensuite question de la passation d’un cœur. Ce même cœur qui quittera le corps inerte d’un jeune homme parti bien trop tôt pour aller consoler celui, chevrotant, d’une quadra en sursuit, en attente.

Le sujet est brûlant. Presque indicible et tabou. Celui du don d’organes. Bien évidemment, en cela le film ne peut que nous toucher et plus encore : nous bouleverser.

Et bien pourtant. Je suis restée à côté.

Etait ce parce que le jeu de certains des acteurs m’a fortement déplu (peut on appeler ça « un jeu »), je parle ici par exemple de Kool Chen qui ne m’a à aucun moment plu et encore moins ému ? Le seul à soulever quelque chose : une émotion, une fragilité toute en puissance ou encore une présence c’est Tahar Rahim qui parvient à transcender son rôle pour devenir celui par lequel tout se passe. Il devient à la fois le témoin, le relais et le fondement de cette histoire de transmission.

Le tout m’a semblé tellement hermétique et cinematographié que j’en ai été gênée.

Pour ajouter une couche à la gêne, ce dernier quart d’heure chirurgical a fini par détourner ma tête de l’écran.

Cette jeune réal découverte il y a quelques années grâce au Grand Prix du cinéma ELLE m’avait tellement émue avec son précédent long métrage « Suzanne » dans lequel elle parvenait avec brio à injecter de l’amour, du frisson et encore de la friction.

Rien de tout cela ici, je reste avec la sensation  d’une platitude assez extrême face à un sujet si brûlant. C’est comme si tout l’aspect humain avait été au final annihilé par une souffrance trop profonde, une mauvaise gestion de sa propre sensibilité.

Je pense au final que la réal et les acteurs (Tahar Rahim en moins) se sont perdus dans leur difficulté à affronter un sujet aussi délicat et douloureux.

Ce film tente de nous dire que nous sommes là pour toujours, sous la forme d’un cœur qui se remet à battre dans la cage thoracique d’un ou une autre, ou juste sous la forme d’une poussière d’étoile qui brillera pour toujours. Mais les palpitations restent, bien tristement, trop faibles à mon sens.

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