AMHA (A Mon Humble Avis), Festivals de Cinéma

Cannes 2019 : 1ère

Posted by Barbara GOVAERTS

Cannes, son festival, ses stars, sa croisette et son palais. Cannes et ses films. Je suis là, de retour pour la 7ème fois. Enjouée comme au premier jour et émue à l’idée de savoir que je m’apprête à découvrir des films montrés pour la toute première fois.

Vous le savez : Cannes c’est mon Noel à moi ! J’y reçois mes plus beaux cadeaux.

Une drôle d’alchimie émotivo-cinématographique vécue nulle part ailleurs. Je vous raconte.

ACTION !

C’est directement du côté de la sélection officielle en compétition que je me dirige pour découvrir ce film chinois duquel, comme quasi systématiquement, je ne connais rien : pas le synopsis, pas les acteurs, à peine le réal.

L’affiche (comme toute bonne affiche) dit déjà beaucoup de ce film. Ce polar en eaux troubles est tout à la fois sombre et lumineux, éclairé par une clarté néonisée qui nous plonge directement au coeur de cette atmosphère interlope.

J’y ai croisé un mafieux en cavale, une prostituée amoureuse prête à l’aider, une bande de voyous à moto qui parfois, se laisse aller à une danse au son de « Raspoutine » (oui oui : ra ra raspoutine de Boney M) avec aux pieds des chaussures à semelles fluo qui nous donnent alors l’impression d’une danse de zombies mutants.

C’est ténébreux et enlevé. Violent et délicat. C’est exactement sur ces contrastes que se forme le film.

La mise en scène est fluide, le montage brut mais très travailé et qualibré au millimètre et la photographie sublime. Des plans impriment ma rétine comme celui durant lequel un parapluie sert d’arme pour tuer un homme (je vous laisse faire travailler votre imagination) ou encore celle durant lequel l’ombre d’un homme monte les escaliers à toute vitesse.

Une oeuvre hypnotique et fièvreuse. Un polar dont la délicatesse n’a d’égal que la douceur et la tranquillité du bruit de la pluie.

Vivarium

Direction la Semaine de la critique (la sélection parallèle qui ne projette que des premiers films) pour découvrir Vivarium dans lequel Jesse Eisenberg tient le rôle titre, aux côtés d’Imogen Poots.

Elle est institutrice, il est jardinier, il cherchent à s’installer ensemble et ont ce jour là rendez-vous avec un agent immobilier. Ce dernier leur propose de visiter une petite maison située dans une zone pavillonnaire tout juste construite.

Jusque là tout va bien. Sauf que l’agent immobilier les laisse en plan sans prévenir. Impossible pour eux de trouver le chemin de la sortie de lotissement. L’angoisse monte alors que nous sommes bloqués avec eux dans l’habitacle de leur voiture.

Vivarium est un film scandinave. Un film intense. Un film fantastique semblable à un cauchemar. Le ratio entre réalité formelle et délires de l’imaginaire y est parfaitement dosé ce qui le rend à la fois ancré et totalement lunaire.

C’est en fait une dystopie qui dit la difficulté de l’engagement, du quotidien du couple et de la famille. Un film qui dit les dérives de nos sociétés de consommation qui nous lobotomisent et nous uniformisent tous. Il dit aussi la dangerosité de l’enfant roi qui a perdu les codes du respect, du désir, de l’attente… Tout, tout de suite et maintenant : le signe de la fin des temps nous dit Vivarium.

Enfin, ce film somme toute spécial mais réussi, nous dit l’importance majeure, à l’heure ou notre monde s’uniformise, de pouvoir compter sur l’autre, le rôle majeur de la parole, de l’échange, du groupe sans lequel aucune vie n’est envisageable.

C’est fou à quel point l’achat d’un petit chez soi peut avoir comme conséquences !

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