C’est un film à l’ambiance survoltée mais comme ouatée par ailleurs.
On s’engueule mais étonnement le ton ne monte jamais trop.
On revendique mais la puissance de la révolte est telle que tout est maitrisé, posé, encadré.
Est-ce seulement un atout pour le film ? Je n’en suis pas sure.
Seuls les chants corses résonnent vraiment et nous emportent. C’est beau et puissant il faut le dire !
En dehors de cela, si le film ne m’a ni semblé trop long ni trop pénible, je ne peux dire qu’il m’ait véritablement embarquée.
Si l’histoire d’amour de cette jeune journaliste photographe à Corse Matin, qui rêve de reportages de guerre, et tombe amoureuse d’un jeune membre du FLNC (le Front de Libération National Corse) donne le la de cette intrigue, elle ne nous invite jamais vraiment à une véritable fougue… Le tout tombe systématiquement un peu…. à plat. La fougue n’étant finalement pas le principe recherché par le réalisateur qui prend ici le parti de la délicatesse. En ce sens, les scènes durant lesquelles la jeune femme pose son regard sur les gens qu’elle photographie forment un arsenal de photos que l’on visionne les unes après les autres.
Un film en forme d’album photos.
Reste cette scène d’ouverture qui créé une certaine stupeur et nimbe le film d’une douce mélancolie.
Et c’est exactement ce que je retiens de cet opus, adaptation d’un roman. Ce sont ces couleurs, cette douce chaleur d’un été corse et l’idée d’une époque révolue (le début des années 90).