AMHA (A Mon Humble Avis)

Valeur sentimentale

Posted by Barbara GOVAERTS

La relation père-fille explicitée à son paroxysme et avec une puissante subtilité.

Et une grâce incommensurable.

Joachim Trier (le réalisateur) a trouvé en Renate Reinsve une muse. Une actrice avec qui l’alchimie est immédiate. Ca se sent. Il doit voir en elle des choses intimes pour qu’une telle affabilité se dégage d’elle, et de son jeu.

C’est vrai et jamais dans le pathos… Alors qu’il est question de faits graves (de tentative de suicide pour ne pas le dire) mais les traits de caractère de chacun et surtout la nature des liens qui unissent les membres de cette famille (notamment les deux soeurs entre elles, et les soeurs et leur père) sont dépeintes avec une véritable finesse. Le trait est pur et résonne donc.

C’est une histoire de famille, propre à cette famille, mais qui tend vers l’universel. Tout un chacun peut s’y retrouver. Pour une simple et unique raison : elle nous dit que rien n’est linéaire, qu’on peut aimer mais ne pas savoir le dire ni le montrer… Ce père qui voit tout, ressent tout : alors qu’on prête généralement cette qualité sensorielle à la mère du fait du lien physique qui la relie à son enfant. J’aime ici que ce film dise la délicatesse mélee à la maladresse de ces pères somme toute distants mais à l’affut de tout, parfois peu présents mais sensitifs à un point où il comprennent, sentent, voient tout de leurs enfants. Sans pourtant en faire état.

Non, tout ne passe par les mots. De la beauté de revenir sur l’indicible et sur les liens forts, puissants qui lient un père à ses enfants.

Elle dit aussi qu’on porte en nous, et malgré nous, les traumas et autres lourdeurs du passé. Ce film détricote tout cela et notre respiration se fait plus légère au fur et à mesure de l’avancée du film. Une vraie catharsis.

Et un bonheur de cinéma avec ces choix de mise en scène. Le cinéma dans le cinéma. Ici, clairement une double dose de bonheur.

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