Qui d’autre qu’Isabelle Huppert pour incarner cette femme à la croisée des chemins, prise au piège de sa propre richesse.
Le film, coquille vide si l’on veut, mais oeuvre comique en un sens, illustre les limites et les barrières que cette richesse immense cause.
Je trouve qu’Isabelle H excelle ici (comme dans la quasi majorité de tous ses rôles me direz-vous). Cette fois encore, elle trouve le bon angle, la bonne amorce pour donner vie à cette femme vulnérable de la toute puissance financière qui lui est donnée. Car où est la liberté finalement lorsqu’on a autant de conseillers et de financiers à ses côtés ?
Mais le réal ne va jamais sur cette voie là. Il a fait le choix de la farce et de la férocité comique.
Pour en revenir au jeu d’acteur, il faut voir Isabelle H passer de cette bourgeoise classique à cette presque midinette portée par le regard amusé et énamouré de ce photographe au verbe haut. Elle a dû jubiler à incarner ce personnage. J’en ai fait tout autant en la découvrant.
En parallèle, c’est Marina Fois qui m’a happée. Son jeu froid et puissant est implacable. Elle existe vraiment aux côtés du personnage principal, et interprète avec brio cette fille héritière désespérée de devoir prendre des décisions pour sa mère qu’elle juge désormais incapable de gérer sa vie. Cette fille qui cherche et désespère de percevoir l’amour de sa mère aussi…
En dehors de cela, je n’ai eu que très peu d’intérêt pour ces affaires de richissimes, mais ce n’est finalement pas tant ce qui compte ici.
C’est bling mais assumé et maitrisé… C’est aussi très coloré mais d’une grande froideur.
Et c’est surtout une farce sociale dantesque !
Un plaisir de jeu comique.
