Voilà longtemps que je n’ai pas été autant gênée par un film.
Tout ici est de l’ordre du malaise. Du jeu des actrices à la façon dont ces femmes sont dépeintes.
Le pire étant sans doute le fait que la réal pense rendre à ces 5 jeunes femmes un digne hommage, lorsqu’elle ne fait que nous donner d’elles une piètre image caricaturale et bien basique.
Ce film est adapté de l’histoire vraie du Gang des Amazones, composé de cinq amies d’enfance dont deux sont des sœurs, qui ont sévi entre 1989 et 1990 dans le Vaucluse en braquant plusieurs banques de la région, NDLR.
Pardon mais le tout est mal écrit, mal filmé, mal joué…
Bien sûr que la scène de salle de bain durant laquelle le personnage de Katy s’entraine devant son miroir avant son premier braquage nous fait penser à De Niro dans Taxi Driver ou encore au personnage de Vince dans La haine mais ces références sont bien trop grandes pour une réalisation aussi petite et mièvre. Encore que la réal utilise l’humour pour signifier justement que Katy n’est pas du même rang que d’autres braqueurs agueris… Ou que d’autres acteurs… Mais c’est trop peu pour donner du coffre à un film qui ne trouve jamais ni vraiment son sujet, ni son tempo. Et qui parvient encore moins à déployer une quelconque envergure.
Je comprends la volonté de la réal mais ne vois jamais le résultat escompté. Vouloir dire le traitement judiciaire réservé aux femmes à la fin du 20ème siècle est une bonne idée, intéressante et de surcroit bien vue. J’étais tellement partante pour cette relecture féministe de l’univers des braqueurs via une fable mainstream et vintage remise au gout du jour…
Mais quel est le propos ici ? Elle veut nous dire la sororité mais à aucun moment je ne sens ce qui les unit. A aucun moment je ne suis avec elles.
Vraiment, tout tombe systématiquement à plat. Même des actrices vues chez d’autres (la mère de Tony dans Mektoub par ex) et filmées avec soin et affection, sont ici incipides. Détail me direz-vous. Mais non. Chaque détail compte et c’est bien le regard du / de la réal qui compte. Où est-il ici ?
Que dire du réquisitoire ? Il est des scènes de procès bien plus prenantes et marquantes. Rien ici n’est mis en relief. Je crois que tout cela tient véritablement à l’écriture. Pas peaufinée, jamais finalisée.
Je m’arrêterai là tant tout est à l’avenant.
Je reconnais à la réal la volonté d’avoir essayé. Mais le tout reste trop en surface et rien n’est incarné.
C’est franchement navrant.
