AMHA (A Mon Humble Avis)

Nino

Posted by Barbara GOVAERTS

Cléo déambulait rive gauche, jusqu’au parc Montsouris. Nino lui, va et vient dans son quartier du nord de Paris…

On ne peut voir Nino sans penser à Cléo de 5 à 7 signé Varda qui reste à date un souvenir de cinéma exquis.

Tous deux marchent, usent leur semelle à la fois pour se rendre d’un point A à un point B certes, l’aspect concret est là, mais avant tout pour accompagner ces pensées trop vives et vivaces, pour tenter de les lâcher dans l’atmosphère ambiant. Pour lâcher la pression dirait-on.

Nino lui, c’est surtout car il a oublié ou perdu ses clés, il ne sait pas trop. Il avait rv à l’hôpital pour renouveler son arrêt maladie « pour une fatigue chronique ». Il en ressortira avec l’annonce d’un cancer qu’il doit soigner sans plus attendre, à compter de lundi.

Nous sommes vendredi en fin d’après midi. C’est son anniversaire. Le week-end va débuter.

Et avec lui tout un tas de question, de remises en questions, de peur, de doutes, d’incertitudes et de désarroi.

Si j’aime ce qui émane de cet acteur doux et délicat, il me manque ce je ne sais quoi d’incarnation pour véritablement être embarquée. L’émotion est là, tout autour, elle irradie même la relation qui unit Nino à sa mère, celle qui l’unit à son meilleur ami (joli relation amicale masculine) ou encore à son ex dont la relation est toujours et encore marqué par le respect.

Tout est à sa place en fait. Mais que me manque t-il alors ?

Et puis arrive le générique de fin et avec lui quelques images additionnelles du film. Comme une petite dose de rab.

On est désormais lundi matin et Nino est entre les mains de deux infirmières prêtes à lui poser son cathéter. Elles l’entourent, lui expliquent les débuts du protocole… Sont souriantes et à l’écoute. Il ne se passe pas grand chose de plus que ça mais toute l’émotion que j’attendais tout le film durant est là.

Cette ultime scène dit, sans dire frontalement, la dureté de l’hôpital, la misère de certains que l’on croise aux urgences, le rythme effrené des infirmiers et infirmières, la peur…

Mais le fait que tout soit mis en place pour que dure la vie. Encore et encore, pour vite, pouvoir à nouveau déambuler dans les rues de la ville.

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