AMHA (A Mon Humble Avis)

Patients

Posted by Barbara GOVAERTS

C’est de la vie à l’état pur qui inonde ce film.

Une force de vie qui t’invite et t’engage à aller de l’avant, toujours, à chaque instant.

L’histoire vous n’êtes sans doute pas sans la connaître. C’est celle de Grand Corps Malade (oui le slameur) qui à l’âge de 20 et quelques années et alors qu’il briguait une carrière professionnelle au basket, a eu un grave accident de plongeon qui l’a privé de l’usage de son corps pendant une année entière.

Le film raconte son quotidien au centre de rééducation aux côtés de ses nouveaux amis d’infortune.

Ce qui marque de prime abord c’est cet humour qui, parfois, peut nous sembler extrême tant il touche au corps, au physique, et ce de façon brutale. Non pas qu’ils n’aient pas de filtre mais juste un filtre légèrement déplacé par rapport à notre regard à nous – non handicapés.

C’est justement ce qui m’a terriblement touché dans ce film : ce regard posé sur le handicap qui nous dit qu’à aucun moment il ne devrait s’agir d’un moyen utilisé pour dénommer une personne ou encore moins la caractériser. Et là on sent le vécu et c’est ce qui donne toute sa force et sa douce férocité à ce film presque documentaire. « Il y a des handicapés cons, sympas, aigris, radins, marrants, beaux, poètes, mytho, beaux ou encore frileux ou je ne sais quelle caractéristique. »

Enfin, Patients (le titre à lui seul évoque la dualité du propos) m’a particulièrement émue sur cet aspect du changement de rêve. Que faire lorsque tous les efforts et tout l’espoir que tu mis dans un rêve, une passion s’évaporent ? La force d’esprit dont il faut faire preuve pour bifurquer et aller vers un autre chemin. La foi intérieure que cela nécessite.

C’est donc au final une vraie et puissante force de vie qui caractérise ces jeunes hauts en couleurs et d’une dignité féroce.

Ce film va vite, ça fuse et je peux vous dire qu’il y bien plus de vie et de vitalité dans ce centre que dans bien des endroits peuplés par des hommes et femmes « bien en jambes ».

Il devient ainsi évident que ce n’est nullement la force du mollet qui fait l’Homme.

Ajoutez à cela une bande son « fin 90’s » et vous obtenez une régalade totale. Ce film est d’une vérité comme on en voit peu, filmée à « hauteur de fauteuil », la caméra suit l’évolution de ce Ben déterminé à aller de l’avant.

Enfin, là aussi très ancré dans les années 90 (période fin de siècle souvenez vous !), Patients est un ode aux rencontres « en vrai et en dur ». Point de tablettes ni de smartphones à cette époque, rien ne se passe dans les chambres, la rencontre se fait à l’extérieur. De la force d’aller vers l’autre, avec l’autre pour se reconstruire et créer du lien.

Du pur, du vrai, du vivant.

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2 thoughts on “Patients

  1. Paule

    Ton article est trop bon !! j’ai aimé les « bien en jambes »… c’est tellement vrai que nous sommes si tristes parfois avec notre nombril !

  2. Barbara GOVAERTS

    Merci ! Et oui en effet. Je suis tres contente d’avoir vu ce film et par la meme occasion découvert ce pan de vie de Grand Corps Malade dont tu me parles depuis des années. Une bonne occasion de se décentrer et de voir / percevoir l’autre

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