AMHA (A Mon Humble Avis)

Passion prisonnière (où le titre d’un mauvais roman érotique)

Posted by Barbara GOVAERTS

Ce dont il faut que je vous parle tout de go c’est de cette sensation désagréable qui s’est emparée de moi à la sortie de la salle. Comme si je venais de passer 1h30 à zieuter un couple qui s’aime dans le trou de la serrure.

J’ai beau aimer les ragots (oui bon un peu tout de même), jamais ne me viendrait à l’idée de mater un couple et c’est là, l’unique chose que le réal nous donne à voir.

Il est tout à sa volonté de créer un couple, un couple de cinéma : comprenez un couple épris de passion et je dois dire qu’il est parvenu à ses fins. J’ai bien saisi la passion qui unissait ce couple « interdit ».

En revanche il est clair que cela, et même si c’est au cœur de l’intrigue de son film, ne suffit pas à faire un bon film.

Je n’entrerai même pas dans le détail des invraisemblances que compte ce film.

Un directeur aussi quotidiennement présent dans la vie de ses détenues ? Je ne pense pas non.

Une détenue qui s’en va et qui revient à son bon gré ? Je ne pense pas non.

Il y en aurait bien d’autres à noter. Et qu’on ne vienne pas me dire qu’il s’agit d’une histoire vraie, peut-être mais ça sonne tellement faux sur la toile.

La prison, même si j’ai cru comprendre qu’elle était « vraie » (ils ont tourné dans une vraie prison si je ne m’abuse) sonne faux.

Pour ne pas parler des acteurs. Jamais je n’ai vu Guillaume Gallienne et Adèle Exarchopoulos aussi mauvais. Pas de nuance, pas de rythme, pas de grâce… à quelques exceptions près tout de même, d’accord. Lors d’une scène où elle craque seule dans sa cellule, Adèle parvient vraiment à déployer tout son potentiel dramatique / dramaturgique et ça m’a touché. On sent qu’elle lâche tout mais ça n’arrive que trop peu souvent. Jamais son personnage de jeune femme aguicheuse n’est pris au sérieux et n’est véritablement « démontré ». Guillaume Gallienne de son côté, ne semble jamais vraiment à sa place. J’ai perçu toute une couche de bonne volonté mais ça ne marche pas. Une sous couche de vulgarité prend toujours le pas sur le délicat.

Quelle purge !

Je ne valide absolument pas le traitement de cette histoire d’amour pourtant totalement cinégénique mais qui semble comme plaquée, à l’image de ces relations tendues et fortes qui unissent nos deux amants. Ce n’est vraiment pas cela qui pose problème c’est bel et bien le manque de relief que prend cette même histoire et qui aurait pu faire de ce simple film un grand et beau tableau de la passion.

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2 thoughts on “Passion prisonnière (où le titre d’un mauvais roman érotique)

  1. Myriam

    Malheureusement, je craignais bien ce film, ta critique me renforce dans mon idée préconçue. Quel dommage!

  2. Barbara GOVAERTS

    oui l’archétype du cinéma pas classe ni délicat. Je me demande encore ce que ces acteurs – de qualité – ont trouvé de bien dans ce scénario.

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