Festivals de Cinéma

BFSC à Cannes # épisode 7 / Le gore

Posted by adminBarbara

 

Me voilà toujours et encore sur le pied de guerre… Enfin, pour vous dire la vérité : la journée d’hier a été plus courte et moins productive que les précédentes pour la simple raison que j’ai boudé mon réveil matin… La journée a commencé à midi.  Je vous le dis, il faut être en excellente condition physique pour mener de front un Festival.

 

Je faisais le calcul hier, la journée de vendredi ce n’était pas moins de :

 

– 6 heures d’attente debout

– 8 heures de projection en moyenne

– 10 minutes pour avaler un truc à manger en vitesse

– (au moins) 2 heures de marche en tout


Vu sous cet angle, ça a tout l’air d’un marathon.

 

D’ailleurs, telle une marathonienne, j’ai du lâcher les talons et acheter des ballerines en urgence. Mes pieds n’ont jamais été dans cet état depuis 2004 : année où j’avais décidé d’arpenter les rues de New York en talons de 8 cm (petite joueuse à l’époque mais quand même !). Je voulais me la jouer Carrie Bradshaw à mon plus grand désespoir.

Mes pieds sont aujourd’hui dans le même état… Les ballerines m’ont donc apporté un grand réconfort et m’ont permise de poursuivre l’aventure, pas moins que ça.

Après m’être donc octroyé un quasi break journalier, je suis allée voir  Antiviral à la séance de 22h15, le tout premier opus de Brandon Cronenberg (fils de).

 

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Le pitch : un laboratoire offre aux fans la possibilité de se faire injecter les virus de leurs stars préférées.

 

Fascinant je trouve ! et je n’étais pas la seule à le penser. La salle était pleine à craquer d’autant plus que la projection (tout comme la veille) était introduite par Thierry Frémaux et par l’équipe du film.

Excellemment bien placée dans la salle, je réalise que l’équipe du film s’installe dans la rangée juste derrière moi, avec en prime le père du jeune réalisateur.


Brandon Cronenberg

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Le film n’est pas en noir et blanc mais tout est noir et blanc : les murs, les vêtements, les meubles. L’atmosphère y est complètement aseptisée : nous sommes dans un laboratoire qui fait froid dans le dos et il peut… On y inocule les virus les plus dégueu.

Le film a fait un flop je l’ai senti. Quelques personnes ont osé quitter la salle malgré la présence du réal et des acteurs (ce qui était mal venu je trouve mais passons) et l’accueil à la fin a été assez mitigé. Les applaudissements quelques peu forcés ne valaient que pour marquer une forme de respect envers le réal.


J’ai personnellement trouvé que le film était répétitif et parfois lourd : trop de piqures, trop de sang, trop de gore et cette ambiance.. m’a mise mal à l’aise. Le film propose tout de même quelques perspectives de réflexion. On est ammené à réfléchir sur le rapport que nous pouvons entretenir avec les stars et c’est de bon ton et d’actualité ici, à Cannes. J’en suis venue à la conclusion que clairement, NOUS fabriquons les stars que nous voyons ici et là à la télé et autre. J’en parlais d’ailleurs dans un précédent post, nous avons un rapport complexe à la starification et à la notoriété. Nous les érigeons au status de quasi « dieux » sans doute car nous avons l’impression que tout leur est accessible, ce qui n’est pas le cas du commun des mortels. Ce film montre les dérives (bien évidemment d’un point de vue « science fictionnel ») mais est une bonne métaphore de ce que nous sommes capables de faire vis à vis des stars que nous admirons.


Cannes me fait d’ailleurs réfléchir à cela… je me rends compte que ces stars que nous adorons ne sont pas aux antipodes de ce que nous sommes. Nous partageons le fait d’être des humains et c’est déjà énorme comme ressemblance, n’est ce pas ?

David Cronenberg n’était dans la salle pour aucune autre raison que le fait d’assister à la projection du film de son fils… comme tout parent sur cette terre. Là, le monstre sacré m’est apparu comme un homme ‘normal’.

 

Ca n’empêche que j’ai tout de même tenté de paparazzier l’homme normal en question !


David Cronenberg

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Le film aborde également les thèmes phares de notre société moderne : curiosité maladive, voyeurisme morbide, identification et j’en passe… Des thèmes propres à la télé réalité qui est désormais intégralement ancrée dans nos vies.

Bref, de quoi dire tout de même pour un film que je n’ai pas vraiment apprécié !

 

La transition était toute trouvée pour ensuite assister à la séance de minuit qui projetait le Dracula de Dario Argento… Tout y était : Karine V m’avait adorablement réservée une place mais je suis arrivée trop tard, prise dans la cohue créée par les fans de Cronenberg… La boucle du gore n’aura donc pas été bouclée ce soir…


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Moi qui vous parlais de bronzage et de plage, nous avons à présent complètement changé de décors : nous avons dû perdre une dizaine de degrés et le vent souffle énormément. Juste le temps pour moi de conclure cet article et ranger ma panoplie pour aller voir  Lawless dont je vous parlerai dans un prochain post.

 

C’est définitivement l’Aventure à Cannes… On vit dangereusement je vous le dis !

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